Reveillé a 9h. Mal au crane.Tête defaite, mal dormi. Premiere action du matin: aller pisser. Je croise mon regard dans le miroir du couloir: putain, je suis vraiment pas du matin. Cernes, yeux bouffis a peine entrouverts, tignasse rebelle. Deuxieme action du matin: café/clope. Direction la cuisine:cafetiere vide. faut en refaire. Placard, boite a filtre, filtre dans cafetiere. Evier, eau froide, mettre de l'eau dans le reservoir. Replacard, boite a café, PLUS DE CAFE.... La journée commence bien. Je m'assois. Le café/clope se resume à la clope, la derniere du paquet. Genial!. Le brouillard se dissipe peu à peu, et je vois se dessiner le programme de la matinée: aller faire des courses.
Courage, ça doit surement etre agreable de se meler a la grande cohorte des bipedes qui arpentent les grandes surfaces entre les deux reveillons. A peine remis de l'orgie de noël, ils accourent a nouveaux faire le plein de ravitaillement pour la seconde grand messe qu'est la soirée de la saint sylvestre.
Courage, il est 10h, et le parking est deja plein. J'hesite devant le parking des caddies. Finallement, j'entre dans la grande surface les mains dans les poches: j'ai opté pour le panier. Je me suis degonflé a l'idée de devoir me battre avec un chariot et j'ai pas envie de jouer aux auto-tamponneuses ce matin. Je recupère mon petit panier rouge à l'entrée, et je me lance dans les allées interminables. Apres un quart d'heure d'aller et venues dans les rayons, et une demie heure d'attente aux caisses, je me retrouve au point de dépard, chargé de mes quelques sacs de provisions.
Sur le parking, je passe devant un de ces "exclu de la société": un S.D.F. Il est la, dans un coin, la main tendue dans le vide. Et il parle...Il parle tout seul, dans le vide. En passant devant lui, je capte quelques mots de son monologue: "...et un jour je lui ai dit d'arreter de faire ça, parceque ça ne se fait pas. J'etais pas content du tout, et il l'a bien vu..." De quoi parlait-il? un épisode se sa vie certainement. La, sur le parking d'un grand magasin, un homme racontait sa vie a qui voulait l'entendre. Il n'interpellait personne en particulier, et tout le monde en general. Il parlait, parcequ'il avait envie de parler.S'il y avait des gens pour l'ecouter, et bien tant mieux. Si personne ne lui pretait attention, et bien tant pis. Ce n'etait pas grave, parcequau fond ce n'etait pas vraiment le but.
Et soudain, je me suis mis a penser au blog que je venais d'ouvrir la veille, et à tous les blogs que je lisais. Ouvrir un site pour se raconter, raconter sa vie, ses coup de coeur ou ses coup de gueule, raconter qu'on s'est levé a 9h, et qu'on a plus de café. Livrer à la toile ses mots, sans savoir qui les lira, sans savoir si même quelqu'un les lira. Exhiber sa vie et ses états d'ames à qui veut bien y preter attention. Tenir un journal intime ouvert à tous ceux qui veulent le lire. Paradoxe? Faut-il a ce point se sentir seul pour créer un blog? Au vu du nombre de gens qui ouvrent un blog, cette vision des choses est inquietante!
Finalement un blogueur est-il si different de cet homme seul sur un parking qui raconte sa vie au passant? Parler dans le vide, à moins que le vide ne soit comblé de temps a autre par une oreille ou deux qui s'arrete une minute.
Je suis rentré chez moi en me disant que je m'etais trouvé un point commun avec un homme qui en apparence etait tres eloigné de moi et de ma vie. Que faut-il en penser? Y a t'il a en penser quelque chose?
Je me suis fais mon café, j'ai passé un coup de fil à un copain parisien qui m'avait laissé un message la veille. On parlé de tout et de rien, on s'est souhaité de bonnes fêtes.
Je me suis refais un café et me suis connecté a mon blog pour raconter ma matinée. En fin de compte, un blog, c'est peu etre beaucoup plus futile que ça. Je ne suis pas sur de vouloir y trouver un sens, c'est un joujou. Alors jouons!
Aller, ça va mieux, Il est midi et demi, et je suis bien reveillé maintenant. Pret a commencer ma journée. Bonne journée.
Je ne m'étais jamais fait la remarque.
A trop verser dans l'impression de psychanalyse, on en oublie qu'on parle tout seul, en fait...
Jolie comparaison.
Rédigé par : Tony | dimanche 13 février 2005 à 01:34
Merci,bonne journée à vous aussi...
Rédigé par : Yohann | dimanche 19 avril 2009 à 15:25